29 mars 2013

L'obsolescence programmée


obsolescence programmée, actu101

 Naissance et évolution de l'obsolescence programmée

« Mettre fin à la dépression grâce à l’obsolescence programmée ». Voila une idée qui germa dans la tête de Bernard London en 1932. La crise de 1929 aidant, les consommateurs utilisaient les produits jusqu'à l'usure, n'ayant plus les finances nécessaires pour en changer avant leurs fins.
L'inconvénient pour les industriels étant qu'ils ne pouvaient plus vendre de produits aussi souvent qu'ils le faisaient ou le souhaitaient. Bernard London voulait mettre fin à cela en demandant au gouvernement des États-Unies d'Amérique de forcer les citoyens à abandonner certains produits et à les remplacer pour refaire tourner la machine économique. L'idée de forcer à la consommation en obligeant les consommateurs à acheter de nouveaux produits était les prémices de l'obsolescence programmée.

Dans les années 50 cette fois, Brooks Stevens alla plus loin dans cette idée et proposa aux industriels directement, sans passer par le gouvernement, de " forcer " l'achat de nouveaux produits par le biais de la nouveauté artificielle. Faire en sorte qu'un produit soit très vite démodé et qu'un nouveau produit, avec quelques nouveautés superficielles, le remplace. C'est le culte de la nouveauté, toujours d'actualité en ce moment.

Maintenant, on a atteint un niveau supérieur dans le concept d'obsolescence programmée : incorporer volontairement dans un produit une pièce défectueuse ou fragile qui rend le produit inutilisable et donc force le consommateur à acheter un autre produit.


Définition de l'obsolescence programmée

Il existe plusieurs types d'obsolescence programmée qui ne sont pas exclusives mais peuvent bien souvent coexister ensemble.

D'abord l'obsolescence fonctionnelle qui se produit pour des raisons techniques, par exemple lorsque deux équipement dans un produit deviennent incompatible : c'est le cas souvent des chargeurs de téléphone par exemple, on ne peut pas utiliser un ancien chargeur sur un nouveau téléphone, forçant ainsi l'achat d'un nouveau chargeur si on l'a perdu malgré la présence de l'ancien chargeur.

Il y a aussi l'obsolescence d'évolution que l'on peut résumer au culte de la nouveauté ou de la mode. L'exemple des iphones est le plus flagrant. Chaque année, un nouvel iphone sort et chaque année l'iphone précédent est présenté comme has-been.

Ces deux types d'obsolescence sont de types indirects, les produits sont toujours fonctionnels mais le consommateur doit en changer pour des raisons secondaires : ils doivent être malgré tout changés car on ne peut plus les recharger ou parce qu'ils sont dévalorisés socialement.

Enfin, il y a l'obsolescence programmée dite directe est cette fois une volonté assumée pour des raisons économiques et financières d'incorporer dans le produit une pièce défectueuse, rendant cette fois le produit définitivement inutilisable. Il s'agit dans ce cas d'un stratégie de vente. L'exemple le plus connu est la présence de pièces volontairement fragiles dans les ordinateurs qui au bout d'un moment connu par l'industriel fondra ou se brisera.


L'obsolescence programmée et la loi

Et bien, jusqu'à présent, rien. La pratique étaient admise et connue. Mais cela peut changer grâce à une proposition de loi du groupe Europe-Écologie-Les-Verts (EELV) au sénat qui pourrait être associée à une grande loi sur la consommation et la protection des consommateurs du gouvernement Ayrault

Cette proposition de loi du groupe EELV serait composée de 7 lois :

  • La définition du « délit d’obsolescence programmé », ce qui pourrait permettre des actions en justice, dont des actions de groupe.
  • L’extension progressive de la garantie légale de 2 à 5 ans.
  • la prolongation du délai facilitant la mise en œuvre de la garantie de conformité, de 6 mois à 2 ans, dispensant le consommateur de prouver que le défaut est apparu avant la livraison.
  • L’accès aux pièces détachées pendant 10 ans et la disponibilité de ces pièces dans un délai d’un mois.
  • Un bonus-malus sur l’écocontribution en fonction de la durée de vie du produit et de ses possibilités de réparation.
  • Le renforcement de l’information du consommateur via des notices de réparation et des renseignements sur le recyclage/réemploi.
  • La rédaction d’un rapport sur les possibilités de développer l’usage d’un produit plutôt que sa propriété (cela existe déjà pour les pneus). 
Si cette loi devait être adoptée (espérons-le) serait un grand pas dans la rationalité de l'économie de marché en France et pourquoi pas donner des idées aux autres.


Différentes associations de consommateur dont L'UFC-Que Choisir et les personnes sensibles à la cause sociale et environnementale semblent se réjouir de cette nouvelle.

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